Il est d’usage d’employer le plus souvent le mot apprenant, comme l’on désigne les utilisateurs d’une plateforme d’apprentissage sur le net. Ce vocable venu du secteur de la formation nous semble cependant inadéquat.
Apprenant est en effet le résultat de la substantivation du participe présent éponyme, ou plus simplement, la transformation d’un verbe exprimé dans un mode non-personnel en nom commun. Le coté pratique du participe présent, c’est qu’il permet de ne pas resituer dans le temps une action, laquelle est associée à un mode conjugué. Son sujet implicite est donc à rechercher en observant le verbe conjugué auquel il est associé.
Cependant, apprenant, renvoie à une action située dans un temps donné, présent, passé ou futur, de façon synchronique et non point diachronique.
Il y a une sorte d’enfermement dans un éternel « présent » lorsqu’on use de ce terme pour parler des participants à une formation. Apprenant peut bien sûr faire écho à étudiant ou enseignant, substantifs bâtis sur le même modèle. Les trois mots peuvent être soit un participe présent (source sémantique), un adjectif verbal, ou un nom commun.
Bien que l’usage s’en soit considérablement amenuisé de nos jours, je préfère utiliser le mot élève, lequel suppose quelque autre, point d’appui, tout du moins, par lequel le premier devient et s’affirme. L’autre classique est le maître, celui qui, l’homophonie s’offre aisément dans mètre, sait mesurer. Mais un maître que l’on peut dépasser, surpasser, comme il convient pour se faire d’entrer en dialogue avec lui, saine pratique qui ne voit ni en le passé, ni en l’avenir, la seule solution, mais suppute de leurs relations fussent-elles tumultueuses, une évolution aussi décisive qu’elle se doit d’être prudente.
Dans la famille d’élève, on trouve à la voix active, le verbe homophone élève, qu’on retrouve au singulier comme à la troisième personne du pluriel, au présent de l’indicatif, mais aussi s’élève, à la voix pronominale. Elève, ne serait-ce que parce qu’il suppose un maître, fut-ce t-il ponctuellement un autre élève, comprend il me semble bien davantage et en tous cas mieux directement, une relation diachronique, où les trois temps, passé, présent et futur s’ensemencent. Il rappelle que le savoir, puis la connaissance où se niche déjà quelque protestation d’autonomie, ne saurait advenir sans cette relation de transmission.
Ainsi, si, grâce à Visiolettres, nous fournissons une plateforme qui va permettre de révolutionner les usages de l’apprentissage et de l’étude, en permettant de les démultiplier, via leur passage au formidable potentiel de la digitalisation des pratiques, nous restons cependant intimement persuadés de la validité de ces mots et de ce qu’ils désignent quant à l’efficacité patiente d’une transmission au long cours. D’autant que les objets traités ici, sont tout d’abord des livres et des oeuvres, et leurs multiples strates aurifères.
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